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Denis Trottier, FCPA, FCA, premier responsable de la promotion de la santé mentale chez KPMG Canada, est déterminé à enrayer les préjugés qui entourent la santé mentale, en particulier en milieu de travail. Lorsqu’il a entendu parler du Défi push-up, la décision d’y faire participer son équipe a été facile à prendre. |
Denis est un partisan indéfectible de l’ACSM d’Ottawa. Avec son équipe, il a amassé 4 876 $ pour l’organisme dans le cadre du Défi push-up en 2024.
Denis a rencontré l’ACSM d’Ottawa pour parler des bienfaits du Défi, qui a permis de resserrer les liens entre les membres de son équipe (en personne et à distance) et d’améliorer leurs connaissances en matière de santé mentale dans le plaisir et la camaraderie.
Il a aussi fait part de son expérience personnelle de la dépression clinique, qui l’a aidé à reconnaître l’énorme importance de la vulnérabilité (oui, ça peut faire peur), de l’accès à des soins professionnels appropriés et de l’acceptation de soi pour surmonter les problèmes de santé mentale.
Pourquoi avez-vous décidé de vous inscrire au Défi push-up en 2024?
« En tant que premier responsable de la promotion de la santé mentale chez KPMG – et toujours le seul à occuper ce poste au Canada – je suis toujours à la recherche d’initiatives de collecte de fonds et de changement social intéressantes que proposent les organisations de grande réputation. La décision de participer au Défi push-up a été facile à prendre pour trois raisons.
D’abord, j’étais déjà convaincu parce que c’était une initiative de l’ACSM. Ensuite, j’ai trouvé l’interface logicielle et l’approche globale vraiment uniques. Et enfin, il s’agissait de faire bouger les gens.
Je dois admettre qu’au début, je me suis dit : “2 000 push-ups! Bon sang. C’est impossible!” Puis, je me suis familiarisé avec l’interface logicielle, qui permet de modifier ses cibles, ses objectifs et ses préférences. C’est à ce moment que j’ai su que le Défi serait parfait pour mon équipe.
En février, tout le monde ressent les effets de l’hiver. Chez KPMG, nos équipes travaillent d’arrache-pied à ce temps de l’année. Le Défi était une belle source de motivation et notre participation était réaliste, même en période chargée. Nous n’avions pas à demander aux gens de chausser leurs skis alpins (et de manquer une journée de travail par la même occasion). C’était plutôt quelque chose qu’ils pouvaient faire en se levant, pour commencer la journée sur une bonne note.
Tous les aspects de cette formidable initiative ont attiré mon attention dès le départ. »
Pourquoi pensez-vous qu’il est important de se mettre en action pour la santé mentale au Canada en ce moment?
« Il suffit de regarder les statistiques et les résultats de nombreux sondages. Aujourd’hui, alors que je rédigeais mes commentaires en vue d’un événement pour la Journée mondiale de la santé mentale, j’ai consulté l’Indice de santé mentale TELUS : le besoin de faire quelque chose est criant. L’état de santé mentale des Canadiennes et des Canadiens n’a à peu près pas changé depuis la COVID-19, s’il n’a pas empiré. »
Quels ont été les aspects positifs de votre participation au Défi push-up?
« Le Défi a suscité de nombreux rires. L’humour a des bienfaits insoupçonnés sur la santé mentale, en plus d’être étroitement lié au fait d’avoir un bon réseau de soutien à mon avis.
Vous relevez le Défi avec vos proches et vos collègues, alors c’est l’occasion de s’amuser et de rire. Mon collègue Bailey Church, qui dirigeait l’équipe de KPMG Ottawa, The Impact Pushers, organisait des rendez-vous quotidiens à l’heure du dîner. Un jour, j’étais sur une piste de ski et j’ai fait des push-ups en ski – aux côtés d’autres personnes qui effectuaient leurs push-ups de façon cocasse. Bien plus qu’une motivation à bouger, le Défi push-up crée un sentiment de camaraderie.
Nous avons même organisé une petite cérémonie de clôture du Défi. Susan et Patrick, de l’ACSM d’Ottawa, nous ont rendu visite au bureau de KPMG à Ottawa pour nous parler des programmes et services importants qui pourraient bénéficier de notre collecte de fonds, et pour nous encourager à faire nos dix derniers push-ups!
Vous savez, dans ce monde de travail hybride, nous ne nous voyons pas aussi souvent. Le Défi nous a donné l’occasion de tisser des liens, virtuellement et en personne.
Oh! et l’application! J’ai été agréablement surpris de recevoir chaque jour une [notification] contenant un conseil ou un fait relatif à la santé mentale. »
« Au travail, mon rôle est d’éduquer les membres de mon équipe et de les aider à garnir leur boîte à outils en santé mentale. Le Défi m’a grandement aidé à cet égard. »
Si vous êtes à l’aise d’en parler, avez-vous déjà vécu des problèmes de santé mentale?
« Tout à fait. Mon parcours pour devenir premier responsable de la promotion de la santé mentale a débuté lorsque j’ai souffert d’une dépression clinique.
Il y a quelque temps, une personne que j’ai aidée au travail voulait soumettre ma candidature, ainsi que celle de ma femme, Yolande, pour le prix Inspiration de la Fondation de santé mentale Royal Ottawa. Je n’oublierai jamais que je lui ai répondu : “Eh bien, laisse-moi y réfléchir.” Sur le chemin du retour, ma femme m’a dit : “Laisse-la soumettre notre candidature. De toute façon, nous ne gagnerons pas.”
Lors de la cérémonie, quatre personnes étaient lauréates, dont moi. Les trois autres méritaient bien plus que moi de gagner. Ces personnes avaient connu l’itinérance — la population en situation d’itinérance fait d’ailleurs partie de la clientèle de l’ACSM d’Ottawa. Après la diffusion de la vidéo qui me présentait, je me souviens de m’être levé pour aller à la salle de bain, et tout le monde voulait me serrer la main pour me féliciter.
J’ai alors réalisé à quel point il est important de se montrer vulnérable; ne pas avoir peur, c’est un grand pas vers le changement. Rien n’arrive pour rien dans la vie, et je pense sincèrement que je ne serais pas premier responsable de la promotion de la santé mentale de KPMG – qui parle aujourd’hui à des gens du monde entier – si je n’avais pas ce vécu expérientiel. »
Quelles ont été les répercussions de vos problèmes de santé mentale sur votre vie quotidienne?
« Cette expérience, c’est comme le terrier du lapin. Quand on s’approche et qu’on regarde à l’intérieur, c’est effrayant. C’est à ce moment-là qu’il faut demander de l’aide, voire plus tôt.
Car si on y met le pied, on se retrouve bien vite au fond du gouffre à essayer de comprendre ce qui arrive ou de s’en sortir. C’est exactement ce qui m’est arrivé. J’étais dans un état tel que je n’arrivais même pas à décider quelle chemise mettre.
Sur le continuum de la santé mentale : je ne dormais pas, je ne mangeais pas, je m’inquiétais de tout, j’avais des crises de panique. Je n’étais pas à risque de me faire du mal, parce que je n’avais pas peur de demander de l’aide autour de moi. »
Qu’est-ce qui vous a le plus aidé à prendre en charge votre santé mentale et votre rétablissement?
« Pour moi, ça a été d’avoir accès à des soins professionnels appropriés. De ne pas avoir peur de consulter en psychothérapie. Vous avez besoin d’aide pour produire votre déclaration de revenus? Vous appelez KPMG. Vous avez besoin d’aide psychologique? Vous appelez l’ACSM ou vous allez chercher du soutien professionnel en santé mentale.
S’accepter est également crucial; pour de nombreuses personnes que j’aide, le principal obstacle à leur rétablissement est d’accepter la carte que la vie leur a distribuée. »
Pourquoi pensez-vous qu’il est important de recueillir des fonds pour soutenir le travail de l’ACSM dans le domaine de la santé mentale?
« Je pense au travail extraordinaire qu’accomplit l’ACSM d’Ottawa, ma filiale locale. Je réfléchis également au rendement du capital investi. En tant que comptable, je sais que chaque dollar investi dans les soins communautaires de santé mentale génère un rendement d’environ 1,30 $ en l’espace d’un an. Je connais les besoins de l’ACSM et la portée de son travail.
Aussi, pour en revenir à la communauté, quel est le principal défi communautaire à relever à Ottawa? L’itinérance. Nous savons que de nombreuses personnes en situation d’itinérance chronique vivent également avec des troubles mentaux ou liés à l’utilisation de substances psychoactives. Lorsque j’ai commencé à amasser des fonds, je me suis dit : “C’est une personne à la fois qui sort de la rue ou qui reçoit des services de counseling.”
Je sais que mes efforts portent leurs fruits. »
Que diriez-vous à quelqu’un qui envisage de relever le Défi push-up en 2025?
« Je dirais que le Défi push-up est à la portée de tout le monde, que c’est l’initiative de collecte de fonds la plus facile à laquelle vous pourriez participer.
La logistique est irréprochable. L’expérience d’utilisation et l’interface logicielle? Impeccables.
Et on vous facilite la tâche pour les dons. Supposons que vous recueilliez des dons au profit d’une organisation caritative donnée. Si les gens ont de la difficulté à comprendre l’interface logicielle, ils renonceront à faire un don. Ce n’est pas le cas ici.
Tout est simple : l’interface, l’application dorsale, les statistiques et les conseils gratuits, la trousse que les entreprises reçoivent pour les aider à mener à bien leur propre campagne.
Toutes les personnes qui s’inscrivent recevront une trousse pour les guider et les aider à atteindre leur objectif. C’est simple, différent et novateur.
Et si les push-ups vous répugnent, sachez que vous pouvez effectuer une multitude d’autres exercices. L’important, c’est de se mettre en action pour la santé mentale! »
Si vous pouviez transmettre à notre communauté un dernier message sur la santé mentale, quel serait-il?
« Je rappelle aux gens que la santé mentale est bel et bien une question de santé, alors je leur demanderais : “Que faites-vous pour prendre soin de votre propre santé mentale?” Le Défi vous permet de briser la glace de manière créative et d’échanger avec d’autres personnes sur un sujet qui peut parfois être difficile à aborder. »
Le Défi push-up se déroule du 11 au 28 février 2025 et met les personnes participantes au défi d’effectuer 2 000 push-ups (ou une partie de cet objectif), pour les quelque 2 000 décès dus au suicide chaque jour dans le monde. Inscrivez-vous gratuitement pour soutenir l’ACSM d’Ottawa ou votre filiale locale de l’ACSM ici. |